dimanche 26 février 2012

Maurice André: des galeries de la mine à la marche des Anges

Maurice  André
Maurice André n'est plus... Le brillant trompettiste,  qui jamais ne renia ses origines et son passé de mineur, dans les noires entrailles de la terre du côté d'Alès,  l'artiste adulé au parcours exceptionnel accompagne désormais les choeurs célestes . La maladie, qui l'avait obligé à une retraite précoce,  avait également privé l'univers de la musique de ses  concerts.  Une importante discographie, des vidéos, des documentaires restent témoins de la carrière  fabuleuse de Maurice André. Aussi à l'aise dans le répertoire Jazz que dans le classique,  il est devenu une référence, et a su donner à l'instrument une place prépondérante, en tant que soliste.

Bernard Soustrot
Ayant travaillé comme concertiste, avec tous les grands chefs d'orchestres du XX° siècle (Karajan, Muti, Cobos, Bernstein... ) il a été professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris  et a  également formé des élèves ( tel le célèbre Bernard Soustrot) au cours de master classes très fréquentées. Outre son talent, Maurice André possédait de grandes  qualités humaines: sincérité, générosité, humilité, simplicité..... qui le rendaient aussi populaire qu'attachant. Si certains pointent  une arme  pour défendre une cause, les artistes, eux,  brandissent un pinceau, un instrument de musique, une caméra, un appareil de photo, un stylo,  ...afin de s'exprimer et de se faire entendre. Concerts, tournées, interviews et émissions de Tv,  la rencontre avec le public est toujours une occasion
pour témoigner, en musique, et promulguer la trompette au rang qu'elle doit occuper. D'un travail de recherche sur un modèle existant, et d'une  collaboration avec le fabricant Selmer, est née la trompette "piccolo aiguë" qui est utilisée pour interpréter les pièces virtuoses et difficiles du  répertoire baroque dans lesquelles   Maurice André s'est  particulièrement illustré. Collectionnant les prix, les honneurs et les récompenses ( disques d'or, victoires de la musique classique..), le musicien n'a occulté aucun aspect, ni particularité de son art. Et s'il a interprété beaucoup de morceaux classiques (qu'il a su populariser auprès du grand public), il n'a pas dédaigné  quelques participations dans le monde de la variété, de la création ( partitions composées pour lui), de la reprise (mélodies tombées en désuétude), des danses et airs populaires traditionnels...
Depuis 1979, à Paris, un Concours de Trompette porte son nom. Un tel parcours, une telle flamme, ont entraîné la jeunesse à suivre les traces du Maître, et à choisir l'étude de cet instrument. Susciter des vocations , être  transmetteur d'émotion et d'envie :  le message  est passé. Mais il subsiste, fortement ancrées en nous,  l'image d'un sourire jovial, une interprétation inoubliable du Concerto Brandebourgeois N° 2  de J.S.BACH,  comme un avant goût de ces mélodies célestes... , celles que l'on espère,  et que l'on entend seulement au Paradis des musiciens.


Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine

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