mardi 26 novembre 2013

Angers s'enlumine ...

La région  angevine prend des couleurs,  avec l'exposition consacrée aux enluminures, proposée dans le cadre du Musée des Beaux-Arts de la ville d'Angers, depuis le 15 novembre 2013 jusqu'au 16 mars 2014:
"Trésors enluminés des Musées de France" . 
Conservés dans les musées régionaux (Centre et pays de Loire), les manuscrits, ornés de lettrines et de peintures, sont proposés au public, pour une intéressante et riche  découverte, lors de cette manifestation. Mais celle-ci aura une autre fonction, puisqu'elle permettra un recensement des pièces. C'est à l'INHA ( Institut National de L'Histoire de l'Art) que l'on doit la genèse de ce projet. Comme l'opération est étendue à l'échelon national, on retrouvera, en d'autres lieux des expositions de ce type.
Sorte de triptyque à grande échelle,  la manifestation angevine est donc en correspondance avec celle de  Lille (Palais des Beaux-Arts) et celle  de Toulouse (Musée des Augustins).
On peut également rappeler que la ville d'Angers avait déjà accueilli, en son château,  dans  la Galerie de l'Apocalypse,  une exposition de cette qualité, (du mois d'oct.2009 à celui de janv. 2010), sous le titre "Splendeurs de l'enluminure. Le Roi René et ses livres".
Lettrines, incunables, livres d'heures...:  les illustrations médiévales sont loin d'être désuètes, et passées de mode. Symbolique, et document de référence, l'enluminure est témoin de son époque. Elle n'est pas simple élément de décoration,  mais elle délivre, atteste, fournit , des indications, et de précieuses informations, sur les us et coutumes de son temps. Car, lorsque le dessin enjolive la lettre, il est rarement anodin. Il fait souvent référence au texte qui suit. Lire ou déchiffrer une enluminure peut alors se rapprocher de la lecture en héraldique. Chaque détail, chaque teinte,  chaque graphie ou tracé, a son importance.Le livre d'heures de  Jacques II de Châtillon (BNF), en est l'un des nombreux exemples.
Livre d'heures de J; de Châtillon
Livre de Chasse de G. Phébus
Des peintres enlumineurs comme : Raoul d'Ailly, Jean Colombe, les frères de Limbourg, Barthélémy d'Eyck,....  sont passés à la postérité par leurs remarquables illustrations d'ouvrages. Autre
recueil exceptionnel : le livre de chasse  du comte de Foix, Gaston Phébus. Traversant les siècles en étant toujours consulté, en tant que modèle pour ses peintures et dessins d'une rare précision,  cet ouvrage a été un document de travail pour le naturaliste Buffon, autre "patte" admirable, qui savait capter le détail et la teinte d'un motif  que celles d'un sujet principal. On retrouve également ce travail d'application et de minutie dans la réalisation des icônes.
S'intéresser aux enluminures, c'est donc ouvrir le champ d'investigations très largement vers d'autres formes d'illustrations , qui font la richesse de textes, sacrés ou profanes, en leur conférant une dimension supplémentaire. Donner à lire, à voir, à découvrir, à admirer,  et à comprendre.. des objectifs qui sont  brigués et atteints par ces figurations minutieuses, empreintes de vie et souvent de poésie.


Renseignements complémentaires :
musees@ville.angers.fr

- Quelques  artistes contemporains assurent une continuité dans la technique de l'enluminure. Parmi eux, Marie-Pierre Musseau .
Le blog de Claire Biteau-Guillemain. 
Et dans la transmission pédagogique  : comme Claudine  Brunon ( atelier, blog, association ARHPEE).
- Parmi les ouvrages et les revues sur ce sujet :
"Les manuscrits à peinture en France (1440-1520) "  de F.Avril et N.Reynaud (publié en 1993 chez Flammarion) 
-Site internet
https://sites.google.com/site/heuresbookofhours/a

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lundi 25 novembre 2013

Histoire d'en savoir plus...

Chaque pays a une histoire particulière avec ses héros, ses personnages hauts en couleurs, ses faits divers, ses luttes, ses victoires,  qui ont peu à peu façonné les nations actuelles. Pourtant au XXIe siècle, rien n'est figé.   Les peuples,  comme les  instances gouvernementales, aspirent, certes,  aussi bien à la stabilité qu'à la paix. Mais chacun est conscient de la fragilité des situations.
Au cours des siècles précédents,  ont progressivement été mis en place, des systèmes, des lois, des procédés qui régissent les états. Des monarques, des ministres, de hauts fonctionnaires ont œuvré pour cela, sans avoir forcément l'adhésion immédiate , ou la compréhension du peuple qui jugeait les mesures excessives et impopulaires. L'époque médiévale, importante et longue charnière entre l'Antiquité et la Renaissance , a vu nombre de souverains, entourés de leurs conseillers respectifs,  tenter de prendre en main la direction  et la gestion de pays,  dont la société était en pleine mutation.
Le royaume de  France fut alors le théâtre de maints événements,  qui le secouèrent dramatiquement.
L'histoire en a retenu quelques graves et tragiques  épisodes, (arrestation des Templiers, Juifs pourchassés, visite au Pape Bonifacio VIII à Anagni...) dont certains aspects ont subi les lacunes du temps, les déformations des opinions, malmenées par la transmission, au cours des décennies, et des  regrettables reprises d'erreurs d'interprétation des faits. Le règne de Philippe IV le bel en est un exemple.  La tâche de l'historien est alors évidente, même si elle n'est pas simple.. A la lumière de nouvelles études, et à la lecture plus précise de certains documents, quelques opinions erronées et quelques idées toutes faites peuvent être balayées au profit de nouvelles théories.
Plusieurs  initiatives, menées par diverses structures ( universités, associations, sociétés savantes,  ...) s'attellent à ce travail  élaboré autour d'études, de concertations, de confrontations de travaux, afin d'avancer dans les recherches.

Deux journées pour un colloque
 - Vendredi 29 novembre 2013 à Montpellier -(site universitaire Saint Charles)
 - Samedi   30 novembre 2013 à Nîmes (Carré d'art )
La royauté capétienne et le midi au temps de Guillaume de Nogaret


Le colloque  se propose de traiter d’un thème qui n'a pas été très fréquemment abordé.  Ce dernier garde  donc  de nombreuses zones d’ombre et interpelle par sa problématique, d’autant plus que de nombreux documents, faute de temps,  n'ont pas été encore dépouillés, ni étudiés  par les spécialistes. C'est pour cela que le sujet appelait une réflexion et un débat. Ce colloque ne s’est pas fixé pour but l’élaboration d’un ouvrage spécifique collectif, mais comme le précédent (celui de  janvier 2012 à Nîmes): une publication d'Actes. Dans cette continuité,   il s’agit plutôt de mettre en exergue quelques éléments de la vie personnelle et professionnelle de Guillaume de Nogaret, ainsi que de porter un éclairage nouveau sur la vie politique en Languedoc au XIVe s. Les différents intervenants du colloque, qui se sont  déjà livrés, individuellement,  à maints travaux,    en feront part, au cours de ces deux journées, ainsi que de leurs remarques, et de leurs interrogations.  L'étude doit être située dans son contexte historique permettant de mener une réflexion sur des problématiques en rapport avec la suite de la recherche, la  signification, les objectifs, la diffusion auprès des étudiants et du grand public. En cela, le colloque se veut une occasion, pour les participants, de communiquer,  de présenter, d’échanger, les savoirs et les méthodes liés à l'étude de l'histoire médiévale,  de façon générale.

Programme détaillé et renseignements supplémentaires : 
 Voir également, sur International Culture Blog ,  les  2 articles consacrés au précédent colloque ( janvier 2012) 

 http://international-culture-blog.blogspot.fr/2012/01/guillaume-de-nogaret-en-janvier-2012.html


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vendredi 22 novembre 2013

Poésie Amérindienne

Voici encore le temps  de la pleine lune.. et son cortège de légendes.  Ecu doré sur velours saphir, en novembre, c'est "la lune de l'hiver qui commence"  : Wanu yetu wi , comme la nomment les Amérindiens. 
Héroïne et source  de contes, plus ou moins effrayants, la pleine lune  est aussi une muse pour poètes,  et fournit l'occasion de se remémorer  quelques ouvrages, et quelques noms de la poésie Amérindienne.
Les ouvrages généraux : 
La poésie amérindienne (éd. L'armourier- paru en 1999) - Béatrice Machet
L'anthologie de la poésie Amérindienne (éd. Le temps des cerises- paru en 2008)-collectif
L'arbre à paroles (paru en 1989)- colletif dont Jim Banes
Ethnopoésie amérindienne (2008 ) Pierrette Désy - Les classiques des sciences sociales - UQAC (université de Québec ville de Chicoutimi)
Lakota's poetry (Dawn Edw. / Lakota)
Song of the sky (1993) -  Brian Swann- Barry O'Connell
The Nature of Native American  Poetry ( Norma C. Wilson) 
Les poètes : 
- Diane Burns
- Steeve Crow
- Charlotte Declue
- John Trudell
- Joseph Marshall
Si l'expression poétique   sublime l'écriture, elle est chargée aussi du devoir de transmission. Les aspirations , les idées, les beautés et les laideurs du monde : rien n'échappe à la versification . Comme  la prose, la musique, les arts plastiques, la poésie peut tout aussi bien être élogieuse, engagée, rebelle, descriptive.  Evoquant un beau paysage, un visage aimé, un événement triste, ou joyeux, elle est avant tout émotion. L'écriture poétique est autant évocatrice que témoin, car elle fait chanter la langue orale,  en passant par la versification, et cette musicalité revêt une dimension universelle.

De la poésie Amérindienne se dégagent la forte imprégnation de la référence, et de la déférence, à la Nature. La Terre-Mère nourricière, le Grand-Esprit inspirent crainte, respect et sagesse. Mais  les mots, inscrits dans les poèmes, les chants, les invocations, les prières,  évoquent également les cruautés de l'Histoire, avec ses combats  pour la liberté, la justice : thèmes récurrents pour le genre humain.   Dans la survivance de traditions essentiellement orales, ces sentiments et pensées  constituent autant une philosophie que l'essence même d'une culture, que l'on n'a pas fini de (re) découvrir,  d'explorer, de reconnaître pour une authentique mise en valeur.  La jeune génération, avec le slam (Youth poetry Slam) ,  ne s'y trompe pas et prouve ainsi  sa façon personnelle de perpétuer le(s) message(s) des anciens.
Quelques sites :
-http://academic.reed.edu/english/courses/english213/Native_American_poets.html
- The Sioux Poets . Native American Poetry 
- Poetry foundation (Native American Poetry and Culture)
- celui de Darren M. Grine

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vendredi 15 novembre 2013

Des pianos sur la touche

Pour tout pianiste, comme pour tout musicien, l'instrument est un réel partenaire. Comment prétendre jouer un morceau sans l'efficace "complicité"de l'instrument ? Miroir impartial et faire-valoir du talent, il a droit à maints égards... Le moindre problème technique et c'est la panique.. Un marteau qui casse, une corde qui se désaccorde, un chevalet déstabilisé, une anche défectueuse.. et c'est le naufrage d'un concert ou d'une prestation.

Gaveau, Pleyel, Erard..:  ces noms ont fait rêver les pianistes débutants .. : pouvoir un jour se payer un piano issu de  l'une de ces grandes marques de fabrication  française ! Et lorsque l'on  a pu voir, enfin, trôner dans son salon,  le prestigieux instrument, quelle émotion de  s'installer sur le tabouret, de soulever le couvercle,  pour laisser courir ses doigts sur le clavier, afin d' entendre le son incomparable du piano !
2000 heures de travail , l'intervention d'ouvriers de 20 corps de métiers différents, l'instrument se paie certes cher car il justifie aussi  sa qualité.
Pleyel: Piano-forte de Chopin
Pleyel: Fondée en 1807, cette manufacture de pianos a connu un
Chopin jouant sur un piano Pleyel
grand renom et de prestigieux compositeurs ont apprécié ses instruments : Chopin, St Saëns, de Falla, Ravel ...
Le déclin de la marque se confirme en 2013, après une tentative  de reprise  en 2012. Frédéric Chopin avait une préférence pour les pianos de cette marque. Il en a lui-même possédé. Plusieurs ouvrages narrent ce lien particulier et fidèle entre le compositeur franco-polonais et la marque mythique.

Clavecin Gaveau-Cité de la musique- Paris
Gaveau : Créée en 1847,  fermée en 1965, la maison Gaveau fabriquait des pianos et des clavecins .On peut ainsi admirer, à la cité de la musique à Paris, un clavecin qui est  une reproduction(datée de 1923)  d'un modèle ancien, dont le décor
rappelle celui du XVIIIe siècle.En effet, à la demande de plusieurs compositeurs pianistes-clavecinistes du XXe siècle, la Maison Gaveau s'était lancée dans la reprise de fabrication de copies de ces instruments historiques, dont le répertoire était, hélas, tombé en désuétude, mais connaissait un regain d'intérêt et de pratique, à l'aube de ce XXe siècle.

Erard:Très ancienne maison de fabricants d'instruments,  dont les pianos. Le 1er de ces pianos, un piano-forte  fut monté au XVIIIe s., avant la Révolution, en 1777. On utilisait le mécanisme du piano 3 cordes . La marque Erard s'est illustrée également dans la fabrication de harpes. Un important fonds d'archives de la production Erard est précieusement conservé à la Cité de la musique. Haydn, Beethoven, Liszt, Ravel ... ont joué et composé sur des pianos de marque Erard.

Devant les performances de la concurrence, et de la hausse des coûts, la fabrication française n 'a pu tenir, elle n'existe plus.  Il reste néanmoins quelques instruments mythiques, et le souvenir de leurs glorieux possesseurs. Et les salles de concert ,qui sont encore utilisées, gardent, jusque dans leur patronyme respectif, l'évocation des heures fastes des grandes manufactures de pianos, dont le savoir-faire français a été le renom.
Les salles de concert éponymes :
Salle Pleyel/ Ouverte en 1927, elle est toujours opérationnelle et accueille des manifestations très éclectiques. Inscrite aux M.H. en 2002, elle a un palmarès impressionnant d'activités et de fréquentation par un public de  fidèles. 
Salle Gaveau /  Construite au début du siècle dernier, elle est connue, en particulier,  pour être celle  des concerts Lamoureux .
 A consulter :
Sites Internet  :( programmation de concerts, d'expos...)
http://www.citedelamusique.fr/francais/ 
http://www.sallegaveau.com/
http://www.sallepleyel.fr/francais/accueil.aspx
http://www.musicologie.org/publirem/chopin_et_le_son_pleyel.html

- Ouvrages : 





 






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(en souvenir de mon piano Erard 1/2  queue)



jeudi 14 novembre 2013

Ouverture sur l'art ....

Novembre 2013  restera une belle date,  pour la ville de Ouidah au Bénin. En effet, c'est celle de l'ouverture du Musée  de l'Art Contemporain Africain, dans le superbe cadre de la Villa Ajavon, construite au début du siècle dernier.   Claude Akotomé est le responsable de l'établissement.
La célèbre Fondation Zinsou, organisation familiale très attachée à une vocation pédagogique d'initiation et de découverte de l'art auprès du jeune public, a encadré ce grand projet .   De nombreux artistes, dont les œuvres connaissent déjà une  notoriété internationale, ont accepté l'exposition,  en ce nouveau lieu dédié à l'art,  d'une partie de leur production.
"Focus sur la collection" d'Aston-Kifouli Dossou parle de ces œuvres, de leur conception  et du contexte de création..
 Parmi les exposants, on peut rappeler :
Samuel Fosso (photographe)
Romuald Hazoumé (sculpteur)
 le photographe Samuel Fosso,  le sculpteur: Romuald Hazoumé, Chéri Samba, Frédéric Bruly-Bouabré,...Autant d'artistes donc autant de regards sur le monde, l'époque, les êtres, l'environnement, comme autant d'interrogations, de doigts pointés aussi bien sur la beauté que sur les injustices et les problèmes ..:  L'art  est alors vecteur, en tant qu' indicateur, révélateur,  et interrogateur . Les productions sont parlantes, d'expression contemporaine pour des sujets universels qui remuent les consciences autant que la perception. Chaque artiste, avec sa propre sensibilité délivre son message. Nombre sont les musées d'art contemporain aux "quatre coins" du globe, en terre africaine le Bénin a désormais le sien et c'est le premier du genre sur ce continent. On a parlé de défi, d'expérience, on peut y ajouter l'opportunité, le tremplin ... une pléiade de mots pour valoriser la création, et favoriser l'exposition des œuvres, en créant ce lieu ,  ainsi que l'accès à la culture. Le public sera au rendez-vous de cette invitation importante et empreinte de symboles forts, ne serait-ce que par le choix de la ville d'implantation.  La préservation du patrimoine artistique africain ne consiste pas simplement à l'exposition d'objets issus des arts premiers (Branly a eu le mérite de les mettre en lumière).. Activité vivante, la conception artistique a traversé les siècles, a suivi les époques,  utilisant les nouvelles techniques, les supports, les outils et les modes d'expressions.
Frédéric Bruly-Bouabré (peintre)
Chéri Samba (peintre)







A Ouidah, La porte du Non retour , le mémorial de la terrible et douloureuse époque de l'esclavage, peut  donc espérer s'ouvrir désormais  sur de plus heureuses et plus prometteuses perspectives d'avenir. L'art n'est  certes pas exempt de mémoire, mais il autorise l'élan créateur motivant, et porteur d' aspirations positives,  pour les jeunes générations. 


Free lance Writer
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lundi 11 novembre 2013

Are you Geek, Nerd, or Nolife ?

L'identité individuelle du XXIe s. passerait-elle  paradoxalement par l'appartenance à un groupe ? Afin d'être soi par rapport aux autres.?  Comment  une personnalité se démarque-t-elle  tout en s'identifiant  à un courant de pensée, de comportement ? ..
Utiliser le même genre d'appareil, adopter la même forme d'expression orale, se conformer à la mode vestimentaire  du moment, dénigrer certaines valeurs (estimées dépassées, désuètes) pour les remplacer par d'autres (jugées plus actuelles)...:  ces attitudes, qui se veulent rassurantes et innovantes, ne visent-elles pas à une uniformisation? Le questionnement est le propre de l'être qui doute , qui se cherche, et qui évolue.. A chacun donc  de "se trouver", de s'intégrer dans une mouvance, de s'insérer dans un cadre social, s'il en éprouve le besoin... ou... de faire cavalier seul avec sa propre (et forte) personnalité.
montage photo:  NLM

Geek:  On peut se pencher vers les siècles passés(et plus particulièrement le  XVIIIe siècle)  pour trouver l'origine (simple ou multiple,  selon les avis) de ce terme. Qualifiant un être à part, un peu fou, un tantinet farfelu, parfois carnavalesque... , il a actuellement un sens plus élargi. Car le temps des performances informatiques et technologiques a vu naître des passionnés "accros", ne jurant que par les  nouvelles machines et leurs  multiples prestations et applications.  
Nerd (ou n3rd) : Plus péjoratif que le précédent, ce terme, à consonance argotique américaine,  désigne des êtres plutôt égocentriques et nombrilistes, préoccupés par des sujets et des thèmes particuliers, maniant un vocabulaire spécifique.  Leurs recherches et leurs occupations sont toujours empreintes du fort impact technologique actuel, en y ajoutant un volet scientifique. En cela on serait tenté de  rapprocher le nerd du geek. Toutefois le fort attrait pour les nouveautés dans le domaine des jeux vidéos de science fiction démarque les nerds.
Nolife :Passer un maximum de temps  à se consacrer à son penchant pour les jeux sur  la toile , au détriment, souvent, d'une vie personnelle épanouissante, voilà le modus vivendi de cyberdépendants qui ont donné lieu à cette désignation sur fond de négation : no life .. les causes réelles d'un tel comportement sont  nombreuses et complexes , parce qu'elles sont particulières à chaque personne concernée. On peut y voir , d'une façon un peu simpliste, l'expression d'un réel mal-être, qu'il soit individuel ou collectif, social ou générationnel..
A chaque catégorie correspond une authentique  culture. L'imaginaire prend le pas sur la réalité, le virtuel  détrône parfois le concret du présent. Films, jeux vidéos, romans, BD,l'image est le vecteur par excellence pour tenter de s'extraire du réel. On vit l'aventure par le truchement d'avatars, on s'identifie au héros aux super pouvoirs pour vaincre des ennemis et prendre des risques, sans risque. Grâce à la maîtrise des outils informatiques, un individu lambda, pendant quelques instants, peut prétendre à s'extraire d'un quotidien pénible, décevant, morose et s'inventer un immédiat conforme à ses désirs.
Mais le virtuel peut aussi être source de créativité. La même dextérité et le même savoir sont alors employés à rentabiliser des contacts, des informations, afin de faire du commerce, des affaires, rédiger des projets, partager des expériences, faire des recherches ou exprimer des talents artistiques.
L'important est toujours la mesure. Exagérer le temps de pratique de l'informatique, on le sait, peut entraîner  bien des désagréments. Ceux-ci sont multiples, puisqu'ils vont de la dégradation du relationnel familial aux problèmes physiques (contractures du poignet (causées par la mauvaise position des mains sur le clavier), sècheresse et fatigue  oculaires (causées par la trop longue fixation de l'écran ), mal de dos (causé par le temps trop long de la posture  "mal assise" devant l'ordinateur). Encore, et toujours, la raison doit primer. Savoir arrêter le téléphone portable, l'ordinateur, pour tester sa dépendance aux cordons ... relève plus d'une éthique, d'une prise de conscience, de responsabilité,  et d'une volonté personnelles que d'une éducation ciblée.
Geek, nerd, nolife, sortis d'un contexte de "phénomènes du moment" ou de "courants tendance", sont-ils des révélateurs d'alertes de comportement passager, ou sources d'inquiétude plus sérieuses ?

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