lundi 26 septembre 2016

Again on this old way to a new life : les chemins des Huguenots

Si les voies  européennes qui mènent vers  Compostelle ont retrouvé un engouement avec la fréquentation des pèlerins du XXIe siècle, il est utile de se souvenir aussi d'autres trajets, certes moins anciens, mais qui ont leur poids d'histoire: Les Chemins des Huguenots.

Les persécutions (quelles qu'elles soient), les difficultés économiques, 
jettent sur les routes, des individus solitaires, ou des familles entières,  qui n'ont guère eu d'autre choix que "la fuite ou la mort".  Le XVIe siècle  a bien connu ce triste phénomène.  Après avoir étudié les conséquences de ces arrivées en nombre en maints pays d'Europe,  l'Histoire se penche depuis peu sur les trajets et les moyens empruntés. Et ce sont des pans entiers d'ethnologie qui resurgissent, donnant un sens à des constats actuels  : origine de certains us et coutumes, étymologie de mots restés en vigueur dans le langage, usage  de noms (de lieux, de personnes),  essor économique,  importation de savoir-faire artisanaux ou industriels...   Autre domaine qui a contribué à l'étude de ces pérégrinations : la généalogie. En effet, la recherche d'ancêtres  dans un arbre familial, nécessite souvent certains "voyages" (à travers:  les cartes géographiques, les états civils et archives diverses, sur les lieux-mêmes, ...). Le tourisme qui s'empare de cette nouvelle déambulation, n'en occulte pas les nombreux aspects. Le pèlerin ( car il s'agit bien d'un pèlerinage) est avant tout animé par l'esprit de famille, mais également guidé par  l'affectif,   la curiosité, l'attrait de la randonnée, des rencontres, des indications à glaner, d'une coupure avec le quotidien afin de rechercher ses racines.

Les Huguenots du XVIe siècle (et des siècles suivants), qui ont choisi l'exil, ont emprunté plusieurs voies:
-  la mer (par bateau :" la rude épreuve de la traversée" 60 jours pour se rendre de France au Canada),
- ou la terre ( à pied (env 20 à 30 km /jour) , à cheval (env 40 à 50 km /jour) , en chariot ou charrette, ou le rapide coche (env 100km /jour...) pour rejoindre les pays du "Refuge". (Suisse, Angleterre, Irlande, Allemagne (60 000), Hollande, Suède, Amérique du Nord, Afrique du Sud., Australie.).
Apportant des techniques (créations de manufactures),  des connaissances (scientifiques, militaires, artisanales, pédagogiques..) les Huguenots ont eu à cœur de s'intégrer aux cercles  professionnels, aux confréries, et aux  classes sociales qui les accueillaient.   
Dans chacun de ces divers   états  du Refuge on trouve encore  trace de ces mouvements de population. Certains monuments érigés en souvenir l'attestent. Mais l'époque contemporaine fait revivre ces épisodes mouvementés  à la lumière des faits historiques,  et des adaptations modernes,  plus touristiques, des sentiers( gîtes, muséographie, présentation touristique...).
Le grand Electeur accueillant les Huguenots
Pour en savoir plus :
- Articles à lire sur ce même blog :
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2013/03/813-2013-santiago-de-compostela.html
et aussi :
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2014/09/la-foi-au-coeur-des-cevennes.html
- ou sur le net : sentiers  en France  (de la Drôme à l'Allemagne)
http://www.sentiersdefrance.fr/accueil_fr.php?id=252
http://www.surlespasdeshuguenots.eu/
http://www.refuge-huguenot.fr/histoire.php
- en Allemagne (Auf den Spuren der Hugenotten und Waldenser)
http://www.hugenotten-waldenserpfad.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=55&Itemid=60 
- en Suisse :
http://stiftung-via.ch/_upload/file/i_20121116-153234-705.pdf 

-Ouvrages :


En France,  près de 25 lieux muséaux sont consacrés au protestantisme/ 

dont :
Mialet (Gard), La Grange de Wassy (Hte Marne), Ferrières (Tarn)...
http://www.huguenots.fr/musees-protestants/ 

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mercredi 14 septembre 2016

Jazz funeral in New-Orleans


La Nouvelle Orléans (USA) est  connue  comme un lieu emblématique de musique typique, et symbolique d'un genre éponyme. Mais la Louisiane est également célèbre pour un autre style musical, assez particulier : le jazz funéraire. 
Au-delà de la croyance, la tradition s'affirme à travers la mélodie. Un rythme caractéristique, auquel s'adapte une déambulation chaloupée (allusion au cheminement vers la vie éternelle ?), ponctue le cortège à travers les rues de la ville depuis la maison du défunt jusqu'au lieu de culte. 
En accompagnement de la mémoire du disparu, la démarche de deuil rend d'abord hommage à la personne physique, avant de s'octroyer le devoir de souvenance,  qui sera plutôt celle de son âme. 
Honorer le trépassé dans sa hiérarchie, son rang social, jusqu'au-delà de la vie terrestre, est à la fois un besoin (une aide?) pour "ceux qui restent" et une mission; Même si l'on reconnaît une certaine  universalité de comportement devant la mort,  chaque civilisation, chaque peuple, chaque communauté, chaque individu a ses propres codes dans de telles circonstances. Le chagrin de la perte d'un être cher, qu'il fut célèbre ou non, aisé ou démuni, appelle toujours   une prise de conscience et  une réflexion (qu'elles soient collectives ou plus personnelles). 
La présence de la musique, lors des cérémonies funèbres,  fut longtemps limitée aux chants religieux dans l'enceinte même de l'édifice où elles se déroulaient. Peu à peu s'est instauré un autre mode: l'accompagnement musical du cortège (surtout si le défunt était musicien, et en fonction de ses dernières volontés). A l'époque contemporaine il est fréquent d'entendre un morceau de musique au cimetière,  au funérarium, au crématorium, lors d'obsèques civiles. 
Rappel: en France, depuis la fin du XIXe siècle (loi sur les libertés des funérailles - 15 novembre 1887) l'on peut choisir son mode de sépulture, si l'on est majeur. 
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021810111
  L'une des plus connues (et des plus interprétées)   marches funèbres est celle composée par Frédéric Chopin en 1837 ( 3e mouvement de la sonate N° 2 de l'opus 35). On l'a jouée pour son propre enterrement (la tombe est  au cimetière du  Père Lachaise à Paris) 
A découvrir aussi cette  autre marche écrite par F. Chopin en 1827(marche N°2 de l'opus 72)

https://www.youtube.com/watch?v=f32VdR_4HuY 
Quelques cortèges funèbres  à la Nouvelle-Orléans :
-Juanita Brooks (1954-2009): chanteuse de jazz et de gospel  
https://www.youtube.com/watch?v=EG6KH905cGU
Allen Toussaint
- The tuba player Kerwin James (1972- 2007): membre du New Birth Brass Band ( à voir la vidéo  de la séance au Preservation Hall - New Orleans)
https://www.youtube.com/watch?v=krJW2qMVv4M
- Allen Toussaint (1938-2015) illustre pianiste, chanteur, compositeur, éditeur, arrangeur..   https://www.youtube.com/watch?v=nURb5geCD5w
- Danny Barker  (1909-1994) banjoïste , guitariste,chanteur
(Memorial parade) https://www.youtube.com/watch?v=XT-CZGgU6fY
 à écouter également : 
Michel Sardou : Preservation       
https://www.youtube.com/watch?v=Z72_xoIWZPc 
- Gilbert Bécaud : L'enterrement de Cornélius .

 ainsi que l'incontournable  "Just a closer walk with Thee" : (ici c'est la version traditionnelle puis la reprise en jazz  Wynton Marsalis, Eric Clapton,  and orchestra )
https://www.youtube.com/watch?v=q5krFNUMQHI 

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                                                                                à Alexandre  (septembre 1977- octobre 2009) R I P

vendredi 2 septembre 2016

L'âme de la lame

1890  -2016 : 126 ans d'existence,  et la célèbre marque a toujours de quoi couper .... la parole aux incrédulesqui pensent que les couteaux ne servent qu'à trancher la pitance. Or, par le respect de la tradition, celui du  savoir -faire, de  la technique maîtrisée, de la qualité du produit et de la fabrication,  le couteau: objet du quotidien, devient objet d'art.  L'une des  marques les plus représentatives de cet art de la coutellerie est la Maison OPINEL 
 ( rappel : Les Marques La Main Couronnée et Opinel  ont été déposées en 1909 )
L'un des descendants de cette belle dynastie implantée du côté de Chambéry : Maurice OPINEL, 88ans,  est décédé le 17 août 2016. Depuis quelque temps déjà son fils  Denis avait pris la relève à la tête de l'entreprise familiale.  Succès planétaire de ce célèbre couteau qui est devenu un nom commun puisqu'on le désigne sous l'appellation  "un Opinel".  

Chronologie sommaire

Coutelier, taillandier,  fabricant d'épée, émouleur, rémouleur...(revoir chaque définition, correspondant à un travail précis)  on pourrait penser que cela fait maintenant  partie des métiers anciens itinérants, ayant armoiries professionnelles et corporations,  que l'on croisait au coin d'une rue au XVIIIe siècle. Pourtant, ces métiers perdurent.  Travailler  le métal, lui faire prendre forme entre la forge, l'enclume, le trempage, le lustrage, c'est une symphonie polychrome: rouge, jaune, noir et gris argenté, d'où naît l'outil, sous les doigts habiles de l'artisan.Et l'actualisation du savoir-faire n'a pas connu de déclin, car l'adaptation s'est faite progressivement, en fonction des nouvelles machines et de certaines matières apparues récemment sur le marché. C'est ainsi que  ces professions sont toujours présentes aussi bien dans notre quotidien  que dans  les journées spécialement consacrées aux métiers d'art.
La gamme de variétés des  produits  est  très étendue,  car elle concerne maints secteurs de la vie courante: de la cuisine, au sport, de la couture à la coiffure, du bricolage à l'agriculture ..  La tradition (Us, superstitions,  et coutumes) a également laissé sa trace. Ne dit-on pas qu'il faut donner une pièce de monnaie lorsque l'on reçoit un couteau en cadeau? Ou:  qu'il ne faut pas croiser 2 couteaux sur une table?  Et que laisser tomber un couteau annonce une visite ?
http://www.un-couteau-pour-ma-cuisine.com/fr/couteaux-de-luxe-et-de-collection/article/offrir-des-couteaux-plus-qu-un-cadeau-une-tradition
 Sans oublier toutes les expressions qui reprennent le verbe "couper" ou le mot "couteau ":
Brouillard à couper au couteau, couper les cheveux en 4, être un second couteau ...

Opinel :
- L'histoire d'une dynastie :
http://www.opinel.com/la-marque/histoire
- le Musée :
http://www.opinel-musee.com/ 
A lire:
- "Le coutelier" -Jean-François Hirsch (1980)
L'ouvrage de référence :
- "La coutellerie depuis l'origine jusqu'à nos jours " - Camille Pagé (1896)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5606369b 
A visiter:  (en France)
- Musée de la coutellerie ( Thiers)
http://www.ville-thiers.fr/Musee-de-la-coutellerie-51
- Musée de la coutellerie (Nogent)
http://musees-de-france-champagne-ardenne.culture.fr/coutellerie.html
- Laguiole :
http://www.layole.com/4-laguiole-pliant-abeille-forgee?gclid=CNWJuIPK6c4CFeIp0wodPk4P9A 
 (en Allemagne) :
 Deutsches Klingenmuseum (Musée Allemand de la Coutellerie) Solingen
http://www.klingenmuseum.de/_deutsch/dkm/homepage/franzoesische-information.html 
Sheffield:
http://www.sheffield-gb.com/
A écouter: 
- Michaël Bublé < Mack the knife >
https://www.youtube.com/watch?v=EwcaTlsR6YM
                                           *                *                *

 Noël-Paul Marti, coutelier-taillandier (pendant 60 ans à Narbonne, puis à Junas), a tenu, en 1986,  le rôle du rémouleur dans le film "Jean de Florette" - scène du marché tournée à Sommières (Gard)
https://www.youtube.com/watch?v=nGSs2o0lo00
Paul Marti (1912-1999)©
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