jeudi 30 novembre 2017

Modern Museum for Modern Art

   Emergeant du sol ou issus d'anciens bâtiments rénovés, les grands musées jaillissent et prospèrent pour proposer aux visiteurs des collections de plus en plus étonnantes. Le Modern Art s'offre ainsi des écrins à sa mesure. Sans bouder son plaisir, le public y afflue, et s'émerveille, attestant que l'art moderne a su, et sait, trouver ses adeptes. Deux grands pôles font l'actualité en cette fin d'année 2017.
SHANGAI: 余徳耀美术馆
Budi Tek
Le Yuz Museum, dont l'objectif est la promotion de l'Art contemporain, a été créé en 2014 sur les quais  du West Bund. Il s'étend sur 9000m². Sa galerie principale est un ancien hangar à avions. Dans le style minimaliste (futur primitif), ce musée est l’œuvre de l'architecte  japonais Sou Foujimoto.  Le Directeur : Budi Tek (Yu Deyao) est à la fois mécène, entrepreneur, collectionneur, et surtout: passionné d'art. C'est en 2007 qu'il créa sa fondation (dirigée par Ashok Adiceam). Sur l'espace muséal on a pensé et réalisé des résidences d'artistes et d'immenses zones d'expositions.
Un parcours atypique vers l'art:
http://www.lepoint.fr/arts/la-fabuleuse-histoire-de-budi-tek-19-07-2012-1490075_36.php
Actualité , événements, expositions
http://www.yuzmshanghai.org/
 C'est  Zhou Li qui a proposé une partie de sa récente production sous le titre : "Shadow of the wind" depuis le 25 février 2017 jusqu'en juin 2017.  L'artiste, née en 1969, a passé quelques années de sa vie en France  (de 1991 à 2003) avant de retourner dans son pays natal : la Chine.
Outre ce grand volume: le Yuz M, qui vient de fêter son 3e anniversaire en 2017, il faut citer également en Chine, deux galeries:  Antenna Space et Leo Xu Projects, plus spécialement  dédiées aux travaux de jeunes artistes.
A noter aussi le courant ascendant des grandes foires internationales comme:
- La 5 e édition de l'Art 021,   tenu en novembre 2017 (du 10 au 12) au Shanghai Exhibition Center, avec la participation de 104 galeries, et qui a reçu 70 000 visiteurs. 
- La West Bund Art Fair (sous la direction de  Zhou Tiehai), qui, à la même période (nov.2017) présentait sa 4e édition.
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Jochen Zeitz et le MOCCA
CAPE TOWN :(Afrique du Sud):le Zeitz MOCAA (Museum of contemporain Art Africa) est installé dans un bâtiment de 1924, c'est un ancien silo à grains remanié par l'architecte Thomas Heatherwick. L'espace de 9500m² n'est pas entièrement dévolu à l'art puisque l'on y trouve également un hôtel 5 étoiles. C'est  à l'homme d'affaires allemand : Jochen Zeitz que l'on doit ce musée. Une partie de ses collections personnelles y est exposée. Le directeur du musée est Mark Coetzee, qui ne cache pas sa satisfaction  d'avoir vu se concrétiser une telle réalisation.

Actualité , événements, expositions :
https://zeitzmocaa.museum/exhibitions-and-events/ 
L'ouverture en septembre 2017:
https://culturebox.francetvinfo.fr/arts/evenements/ouverture-au-cap-du-mocaa-le-plus-grand-musee-d-art-contemporain-d-afrique-262793

"Cathédrales" ou  "temples  de l'art", ces bâtiments à l'architecture aussi avant-gardiste qu'audacieuse, sont des musées privés. Nés de la passion pour l'art, d'hommes  parfois venus d'autres milieux professionnels, ils renferment en leurs murs des joyaux de l'Art contemporain.  Outre les collections personnelles , ce sont des prêts d’œuvres issues d'autres établissements, qui alimentent les expositions temporaires, ainsi que les productions d'artistes invités. On sait que l'enjeu économique est important, pour le pays et pour l'institution elle-même, car la gestion de tels" vaisseaux" culturels dépend de maints facteurs, dont le 1er est l'adhésion du public.L'Art Contemporain ayant pris depuis le XXe siècle un réel élan,  son devenir est attaché à la réussite de telles implantations, en des lieux, certes, parfois inattendus, et sur des continents  où cette mouvance est encore mal connue (reconnue?), peu pratiquée. Mais les jeunes vocations, les nouveaux talents, le marché, les publications, les documentaires d'informations, les stages in situ, les visites commentées,  sont en plein  essor,  laissant présager encore de beaux jours, "d'ouvertures" consolidées,  et de riches émotions autour de l'Art de ce XXIe siècle.

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jeudi 23 novembre 2017

Robert Hirsch, l'adieu à l'artiste

Il a quitté définitivement la grande scène sans pour autant disparaître de nos mémoires. Robert Hirsch,(1925-2017) artiste complet qui s'illustra au théâtre, au cinéma, à la télévision fut  l'un des rares à pouvoir pratiquer avec un égal talent le mime, la danse, le chant, et à jouer  aussi bien la comédie que le répertoire classique. Tragique, burlesque, inquiétant, enjoué, nul rôle, nulle facette de l'interprétation n'échappaient  à sa capacité de capter un personnage.
A revoir :
"Les dégourdis de la onzième ":  (1986)
https://www.youtube.com/watch?v=zfvWzQT7y4w&t=1119s
Après un passage à l'Opéra de Paris , comme danseur (2e quadrille),   il décrocha, en 1946, le 1er prix de comédie au Conservatoire d'Art Dramatique . De 1948 à 1974 il fut le 420e  sociétaire de la Comédie Française. S'il a su servir le répertoire classique avec ferveur, il a également joué avec bonheur sur les planches du théâtre de Boulevard, n'hésitant pas à se produire dans des œuvres d'auteurs contemporains . Acteur populaire, il a aussi figuré au casting de nombreux films et téléfilms (sa filmographie au cinéma s'étend de 1951 à 2015, et à la télévision de 1955 à 2014). Maintes fois récompensé pour ses prestations au cours de sa longue carrière, il a obtenu  6 Molières (dont un Molière d'honneur en 1992).
L'ovation de la profession lors de la remise du César d'honneur:
https://www.youtube.com/watch?v=8g8tzU6Cklc
Irrésistible duo (Je vous aime, Madeleine) avec la regrettée  Gisèle Casadesus (dans : Le grand restaurant):
https://www.youtube.com/watch?v=-R4PeuvglCw 
Interview (archive INA ) 
https://www.youtube.com/watch?v=NseHzQWhh7w

 Sa forte personnalité, son tempérament,  son jeu de scène,  en font une légende et une référence,  de son vivant. On le qualifie même  de "monstre sacré" .    De sa formation de danseur et de la passion qu'il a gardée tout au long de sa vie pour cette discipline, Robert Hirsch conservera longtemps un certain maintien,  une silhouette dynamique, et une façon de se mouvoir avec aisance et élégance dans tous ses rôles, aussi bien au théâtre qu'au cinéma. Il a su pratiquer également  la drôlerie et l'auto-dérision avec justesse et pertinence, (souvent avec son collègue Jacques Charon) n'hésitant pas à se grimer et à se déguiser pour maintes occasions (sketches,  galas, spectacles télévisés). Faire rire , émouvoir, incarner divers personnages, endosser différents costumes, le contrat de comédien  a été largement rempli, avec brio, pour celui que l'on appelait Maître:  Robert Hirsch. 
Extrait de la pièce : Le père -
https://www.youtube.com/watch?v=bfty6Xk_1ms
Et sans oublier sa prestation remarquable dans  le film de Gilles Grangier "125 rue de Montmartre"(1959)

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jeudi 2 novembre 2017

Costume : sur la peau du personnage

 Le costume de théâtre, de Music Hall, c'est déjà de l'interprétation. Pour un artiste, se glisser dans la peau d'un personnage peut commencer, certes, à la lecture d'un scénario. Mais c'est en revêtant le costume  qu'il pourra prendre toute la mesure, tout le poids et l'ampleur  du héros à qui il devra donner vie.
Exposition : à  MOULINS (03- Allier- France) - au Centre national du Costume de scène - depuis le 14 octobre 2017 jusqu'au 11 mars 2018 sous le titre : " Artisans de la scène", 200 accessoires environ sont présentés au public, mettant en valeur le travail, la créativité, le grand art  des plumassiers, des brodeurs, des costumiers.
Pour plus de renseignements : 
http://www.cncs.fr/artisans-de-la-sc%C3%A8ne-la-fabrique-du-costume
Si le public est embarqué par une mise en scène, emballé par un décor, satisfait par un jeu d'acteur, il peut être  littéralement séduit  par les personnages. Or, s'il est vrai que dans les cours de théâtre on travaille les rôles et que l'on joue  revêtu de  ses propres vêtements, en mettant l'accent plutôt sur le jeu dramatique, l'articulation, la pose de la voix, et sachant que le look peut être trompeur, on ne nie pas l'impact et la force  de l'aperçu d'un  personnage en costume. Bien qu'au XXIe siècle,  l'on assiste  à des interprétations très dépouillées (sans vêtements), d’œuvres se voulant dépoussiérées, minimalistes, et débarrassées de toute contrainte textile, il subsiste un attrait pour  toute manifestation qui met  la parure  en première ligne.
Pour en savoir plus :
- "Anima ardens" , par la compagnie Thor,  au Sziget Festival  (chorégraphie de Thierry Smits)-2017-
- "Tragédie" (Olivier Dubois ), en 2013, puis "Soul" en 2014
- " Mount Olympus" - performance de 24 h à Anvers (2017)- (metteur en scène : le plasticien Jan Fabre) marathon/spectacle créé en 2015 à Berlin.

Le travail des artisans du costume  excelle dans les spectacles, donnant libre cours à leur habile  savoir faire et à leur puissance créatrice. Novateur ou conservateur,  le chef costumier qui "habille" le spectacle, a une grande responsabilité.

On sait pertinemment que des thèmes, plus que d'autres,  sont porteurs d'inspiration. Le travestissement dit "d'époque" a toujours ses adeptes, et la présentation des comédies de Molière opte souvent pour la tradition. Cependant, comme l'actualisation d'une interprétation passe souvent par une remise en question du choix des costumes, l'on franchit allègrement les siècles pour une garde-robe très contemporaine.
Certains rôles restent symboliques par le charisme d'un comédien, et   par son costume,  endossé pour personnaliser  le héros de la pièce.
Exemple: l'inoubliable Gérard Philipe dans "Le Cid"
Le Cid: ( Charleroi -1954)
 En coulisses, dans  les loges, après la représentation :
https://www.youtube.com/watch?v=LAdDcBarftA
 (extrait- Sylvia Monfort et Gérard Philipe
https://www.youtube.com/watch?v=_Ttw5e3HoJY 
  Sur les grandes scènes internationales fréquentées par les stars de la variété, comme dans les théâtres ou les salles de ballet, le costume fait sa loi. Parfois  vecteur d'un courant de mode, il est aussi reflet d'une personnalité. Certains artistes, au cours de leur carrière, ont une telle palette de tenues différentes (originales, extravagantes),  que des expositions leur sont consacrées. Le public y accourt car chacun des costumes rappelle un concert mythique, une soirée exceptionnelle, un titre de chanson qui fut le succès d'une année précise. Et même si, avec le recul du temps , cela peut prêter à sourire, le souvenir est le plus fort. Il émeut, et attache les gens à un même événement artistique.

Les grands noms de la haute couture ont aussi exercé leur talent dans les costumes de scène. Pierre Cardin (de 1950 à 1953 costumes et masques de théâtre), Gucci, Christian Delacroix, ont ainsi participé au succès de belles prestations théâtrales ou de ballets. Chatoyantes séries de matières nobles,  ou modestes,  le costumier y puise  des plumes, des perles, des broderies, des brocarts, du tulle, de la dentelle, de la soie, du satin, du velours, des rubans de taffetas, pour sublimer une tenue adéquate. Et le costume devient chef-d’œuvre, participant ainsi à la réussite d'un projet pour lequel tout concourt. L'apparence est, dit-on, parfois superficielle.  Mais dans un milieu où le rêve, l'imaginaire, ont une large part, calquer à un personnage (ou s'en démarquer) , être le révélateur d'une situation ou d'un contexte social, ne peut que susciter l'intérêt, le plaisir, la satisfaction (l'admiration ?) de la cohérence entre un personnage et son costume..   
A lire:
L'habit ne fait pas le moine.. quoique
https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/l-habit-ne-fait-pas-le-moine-quoique.html

L'oiseau de Feu
Une restriction cependant : la couleur verte,  interdite de scène, réputée pour porter malchance (superstition)  .. Faite à base d'un pigment  dangereusement toxique, au XVIe s. elle était considérée comme néfaste,  et synonyme de valeurs instables. Au théâtre, on a longtemps associé une teinte à un rôle, telles des codes métaphoriques. 
https://www.franceinter.fr/culture/pourquoi-le-vert-est-tabou-sur-les-scenes-des-theatres

http://popups.ulg.ac.be/0774-7136/index.php?id=384



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